Depuis le mois de mars, le SIEGE 27 a accueilli Thomas Roux, un élève de l’Institut national du service public (ex ENA). Ce stage représente une véritable opportunité pour la collectivité d’évaluer ses politiques publiques. Dans ce cadre, l’élève s’est vu confier une mission de contrôle de gestion incluant une analyse financière pour mesurer les forces et faiblesses du Syndicat et une évaluation des politiques publiques menées.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours ?
Originaire de Normandie, j’ai grandi à Alençon, dans le département voisin de l’Orne, puis en Bretagne… personne n’est parfait ! Après un début de carrière de 5 années au Ministère de l’Economie et des Finances sur des sujets de prévisions financières et de tutelle d’établissement public, j’intègre l’INSP (ex-ENA) en janvier 2024 pour pérenniser mon engagement au service de l’Etat. Placé depuis septembre auprès du préfet de l’Eure, j’ai travaillé tant sur la lutte contre la délinquance, que sur les préoccupations agricoles ou encore de lutte contre la récidive pénale, lors d’une immersion de 3 semaines à la maison d’arrêt d’Evreux.
Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir le SIEGE 27 pour ce stage ?
Dans le prolongement du traditionnel stage en préfecture, l’INSP nous invite à réaliser une « mission d’ouverture », au sein d’une entreprise ou institution de notre département d’affectation. En intégrant le SIEGE 27 pour ces 7 semaines, j’ai fait le choix de rejoindre une collectivité à très forte utilité publique tant pour son rôle de maîtrise d’ouvrage des réseaux électriques ruraux ou urbains que par son soutien à la maitrise de l’énergie et au développement des énergies renouvelables. Dans ce contexte, la mission d’évaluation des politiques publiques qui m’était proposée par Monsieur De Vandière et Monsieur Hubert, m’a particulièrement intéressée et était un beau défi à relever.
En quoi consiste concrètement votre mission au sein du SIEGE 27 ?
Ma mission consiste à réaliser une évaluation des politiques publiques du SIEGE 27 pour appréhender ses activités sous les différents angles de la soutenabilité, de l’efficience et de l’efficacité. Cette étude avait pour double objectif de renforcer la culture évaluative du syndicat et d’analyser sous un angle nouveau ses politiques publiques : renforcement de réseaux, effacements, résorption des fils nus, extensions, travaux d’éclairage public, mobilités électriques ou hydrogènes et, bien sûr, soutien à la transition énergétique avec les projets d’énergies renouvelables.
Comment l’avez-vous appréhendée ?
En me rendant d’abord sur les chantiers avec les directeurs de travaux, par de nombreux déplacements dans le département, pour bien comprendre le rôle et les problématiques du SIEGE. Puis, j’ai retenu une démarche en 3 temps : (i) la réalisation d’une analyse financière comparative avec 10 autres syndicats d’énergie afin de prendre du recul sur l’activité du SIEGE ; (ii) la création d’une vision analytique des comptes permettant de calculer des marges sur coûts complets par politique publique afin d’en estimer la rentabilité ; et (iii) la conception d’indicateurs pour suivre l’efficacité, l’efficience, et la soutenabilité de chaque activité.
Avez-vous relevé des défis/difficultés marquantes ?
Il m’a fallu d’abord appréhender toute la complexité des questions énergétiques et de réseaux, parfois techniques, et assez éloignées de ma formation initiale. C’était très enrichissant. La présence sur le terrain permet de mieux comprendre les implications quotidiennes des travaux pour les riverains et les enjeux long terme pour les maires.
Puis, j’ai essayé de faire dialoguer les différentes bases de données du SIEGE, qu’elles soient financières ou techniques, afin de concevoir les indicateurs les plus pertinents. Il faut dire que j’ai été très aidé par les équipes qui ont réalisé de nombreuses requêtes que je pouvais exploiter.
Enfin, et surtout, j’ai dû lutter contre le temps très contraint des 7 semaines de ma mission, qui ne devait pas empêcher que mes travaux soient utiles et réutilisables par les équipes. Je suis très heureux d’avoir pu présenter mes résultats aux élus du SIEGE lors d’un Comité de la stratégie financière afin de contribuer à objectiver certaines de leurs réflexions.
En conclusion de vos analyses quel regard portez-vous sur le fonctionnement du SIEGE 27 ?
Le SIEGE est une collectivité où il fait bon travailler, avec une équipe dynamique et soudée, et aux projets structurants pour les communes et donc les Eurois. Son haut niveau d’investissements (32 M€ soit 70% de ses dépenses) et sa situation financière saine, en font un acteur incontournable, notamment en zones rurales. L’essor du soutien aux énergies renouvelables pose de nouveaux défis passionnants pour les équipes du service TE et le syndicat devra adapter son action pour ajuster ses politiques, notamment la mobilité ou les réseaux, aux besoins du territoire.
Cette expérience vous a-t-elle semblé pertinente pour vos futurs projets professionnels ?
Absolument et pour deux raisons ! D’abord, car la compréhension des enjeux énergétiques m’apparaît essentielle comme citoyen et transversale à mes futures fonctions. Aussi parce que cette expérience m’a permis de découvrir le fonctionnement quotidien d’une collectivité alors que les prochaines années de ma carrière me destinent plutôt à servir l’Etat. Or, je suis convaincu qu’une plus grande coopération entre l’État et les collectivités renforcerait l’efficacité de l’action publique au plus proche des citoyens.